La prostitution du jeu vidéo

On ne compte plus les jeux où la campagne ne dépasse pas 20h. Quelques courtes heures de plaisir d’un scénario bâclé, obligeant le joueur à se rabattre dans le mode multijoueur qui est simple à entretenir.

On pourrait réclamer la possibilité de jouer en split-screen (avec manettes USB) ou d’avoir un mode coopération par le réseau pour jouer en campagne. La qualité technique diminue aussi, j’ai par exemple acheté KOTOR II dont le dernier patch (en bêta) date de 2005 : le jeu est à moitié fini. Mais comment faisaient-ils sur Nintendo 64 ?!

L’absence de considération des contributions des clients

Commençons par la propriété intellectuelle. Aujourd’hui, les détenteurs tels que Microsoft n’hésitent pas à menacer des projets qui ne font qu’utiliser leur univers. C’est ce qu’explique l’équipe des BlackMonkeys, créateurs de Galactic Warfare (illustration en début d’article). Il s’agit d’un Mod de conversion totale dans l’univers Star Wars pour Call of Duty 4, ce qui en fait au passage le FPS Star Wars le plus récent. Ils ont eu à créer de toute pièce un groupe de bandes sons « simili Star Wars » sous peine de procès de la part de Sony, détendeur des droits sur les OST Star Wars.

Star Wars Battlefront 2 (2005)

Les rapaces font des modèles économiques pour vache à lait

De nombreux jeux demandent un abonnement. Mais quelle est la légitimité d’un tel modèle économique ? C’est facile de toucher une rente de millions de joueurs quand on s’est contenté d’ajouter quelques objets, quelques skins, bref du contenu qu’on appelait autrefois des « Mods ». En les interdisant, les studios parviennent à vendre du contenu additionnel souvent médiocre.

Au fond rien de tout cela n’aurait d’importance si le joueur était propriétaire du bien qu’il a acheté. Car contrairement à tout objet physique, les jeux vidéo sont avant tout soumis à des licences d’utilisation qui régissent non seulement la copie, mais encadrent aussi l’usage que vous avez le droit d’en faire. Vous n’avez pas le droit de le modifier, ni de l’améliorer, ni de l’utiliser hors ligne si cela n’a pas été prévu.

Aujourd’hui, la plupart des studios ne vendent leurs jeux que « coté client », c’est à dire que si ces jeux comportent un mode multijoueur, ils ne vous permettent plus de créer votre propre partie. Ainsi quand Microsoft a fermé les serveurs de Halo 2, ce sont des millions de joueurs ayant payé 50€ qui ont jeté leur DVD à la poubelle. Une fois la campagne finie il ne restait plus qu’à retourner au menu principal.

Halo 2 (2004)

Discriminations et disparition des campagnes, c’est ça de moins à réfléchir

Autour de 2003, des exclusivités de plateformes sont apparues, avec notamment un décalage de trois ans entre la sortie de Halo 2 sur Xbox et sur PC, un travail bâclé offrant un jeu moche dont le moteur a été salement porté depuis la console. Bilan, des graphismes vieillots pour le prix d’un jeu neuf.

Maigre trophée de l’évolution, les joueurs de Halo 2 PC pouvaient jouer avec leurs homologues sur console, moyennant un forfait mensuel. Désormais en partenariat avec Bungie, Microsoft a tranché que les suites devraient exclusivement sortir sur sa console. Résultat les joueurs PC se sont vu contraints de passer à la caisse avec une console sous le bras pour connaître la suite de l’histoire.

En 2006 Electronic Arts sortait même Battlefield 2142 sans mode campagne ! Que du multijoueur, pour 50€ vous étiez libre de jouer à l’infini avec tous vos amis moutons, créant ainsi vous même la seule valeur ajoutée. Ce modèle de jeu a depuis bien entendu explosé.

Perte de créativité, perte de valeur ajoutée, perte de l’intérêt des joueurs

Microsoft a ensuite acquis tous les droits sur Halo et ils se sont empressés de faire un Remake… non non pas une suite, vous avez bien lu. Ils ont utilisé le moteur graphique du jeu le plus récent combiné aux sources du premier opus pour commercialiser Halo : Anniversary. Moins de cartes, impossibilité de créer une partie en réseau comme c’était le cas sur Halo 1, et hop : 50€ avec le sourire !

Halo Anniversary (2011) | Halo Combat Evolved (2001)

Le remake est un cas d’école parmi les plus grands titres comme Super Mario Bros. (réadapté continuellement), pourtant :
– le matériel ne cesse d’évoluer, dans une course aux cartes graphiques effrénée,
– les joueurs sont des gens qui s’équipent en casques, souris, claviers…
– les univers sont exploités jusqu’à l’usure (ex : la Seconde Guerre Mondiale),
– le prix exorbitant pour de simples copies de DVD rends le milieu plus que rentable.

Verrouillages, Punkbuster, présence du DVD obligatoire, vous aimez ?

Toutes ces pratiques n’ont fait que renforcer le piratage, cela va de soit. Un piratage pas toujours très facile à mettre en place, mais nettement moins contraignant une fois installé, malgré Punkbuster qui est un processus démarré en même temps que la machine et qui ne se gène pas pour transmettre des informations en permanence.

À l’époque où je jouais à Battlefield 2142 (multijoueur only) il m’arrivait d’être kické en pleine partie, suspecté de triche juste à cause de ma latence. Et un autre cas que tout le monde connaît c’est l’obligation d’être connecté à Internet pour jouer en solo. Prenez GTA 4, pas internet pas de campagne, vous devez être loggué pour sauvegarder. Et ceux qui sont en vacances ? Ceux qui ont des déconnexions ? Hein, j’entends pas là.

Battlefield 2142 (2006)

Selon vous le piratage a t-il encore un avenir ? Qui aurait les moyens de payer ses copies de Windows et ses jeux ? Je vous laisse méditer sur le fait que formater vous ferait repasser en caisse toutes les 3 activations.

Blizzard a sorti Diablo 3 la semaine dernière. Du jamais vu. Ça dépasse l’entendement tellement c’est stupide, écoutez bien : les éléments du mode solo sont chargés dynamiquement depuis les serveurs de Blizzard. C’est dingue, non ? Pensez à nos amis Belges qui payent Internet au mégaoctet.

L’époque des jeux jetables

Il fût un temps où même acheter la boite d’un jeu représentait symboliquement la valeur de 50€. Une vague représentation car l’objet lui même n’a que très peu de valeur (le DVD n’est qu’une copie). Une belle boite nous faisait mourir d’impatience jusqu’à la maison. Et il n’y a pas encore si longtemps un livret de jeu faisait jusqu’à 60 pages (IL2 Sturmovik) et introduisait l’univers du jeu. Il est aujourd’hui souvent très court, parsemé de publicité.

Une volonté marketing a fait disparaître ces boites : les constructeurs les remplacent par des boutiques en ligne, tel que sur la PSP GO. Fini la possibilité de se prêter les jeux et fini la revente des jeux d’occasion. Comme pour les imprimantes, ce qui coûte ce n’est pas l’équipement, c’est le consommable. Vous irez donc les acheter neufs et à usage unique, s’il vous plaît.

Microsoft a annoncé que sa prochaine console, la XBOX 720, ne proposerait plus non plus de support physique pour acheter ses jeux. Alors avons nous réellement besoin d’un ordinateur de plus construit par Microsoft, dans le seul but de jouer ?

GTA V (repoussé en 2013)

Les jeux gratuits, ça sent le lubrifiant ?

D’autres concepts ont continué d’apparaître. Forts de leur nouvelle invention (le jeu sans campagne) les éditeurs n’ont donc pas mis longtemps à joindre les deux bouts avec les jeux gratuits à contenu additionnel payant. Vous avez peut-être entendu parler de Play4Free et de Battlefield Heroes, tous deux proposés par EA Games. Le principe : le jeu se télécharge sous forme d’extension dans votre navigateur (compter deux heures) puis un accès multijoueur au moteur graphique du N-1 jeu sorti en rayon vous est proposé, avec le meilleur équipement bridé. Pour évoluer, vous pouvez y passer trois ans sans payer, ou un quart d’heure grâce à Visa-Mastercard et ainsi débloquer de l’équipement.

Ce concept avait été introduit dans Ogame il y a longtemps de cela, mais Blizzard a initié un concept dérivé : la vente réelle d’objets virtuels. Aberrant mais tellement rentable que tous les concurrents ont repris l’idée : items, armes ou décorations sont facturés en euros ou en dollars. L’univers Xbox n’est pas en reste, vous pouvez y acheter des accessoires dont le seul but est d’habiller votre avatar (ce petit personnage qui sautille à l’écran).

XBOX 360 (2005)

L’avenir tourné vers du Cloud Gaming

Au final, tous ces efforts ont quand même un but précis : se passer de la distribution de copies, source du piratage des jeux, et se passer des intermédiaires à la vente en faisant jouer les clients à domicile, directement « en streamming » sur un serveur distant. Cette centralisation est d’autant plus stupide que les récents dénis de services à l’encontre de Sony ont empêché des millions de joueurs d’accéder au Playstation Network, et que les informations personnelles de 70 millions de comptes ont été publiées sur internet.

Voilà pourquoi je n’ai plus acheté un jeu de grande distribution depuis des années. Récemment, on m’a offert Oil Rush, un jeu indépendant multiplateforme avec une campagne et un mode multijoueur qui me permet de créer mes propres parties, sans DRM hors ligne. Prix : 15,19€.

Oil Rush (2012)

9 commentaires sur “La prostitution du jeu vidéo

  1. Excellent article une fois encore, je n’ai pas le temps d’y apporter un vrai commentaire, mais je voulais te féliciter. Et puis ça m’a fait découvrir Oil Rush qui semble très intéressant ! Moi aussi ça commence à sévèrement me manquer les jeux avec un mode LAN à l’ancienne ! 🙂

  2. Tu aurais pu citer des initiatives d’éditeurs indépendants, comme le Humble Bundle.

    Ceci dit je suis d’accord avec la majorité de ce que tu dis, et le succès du modèle steam/appstore n’est pas prêt de faire bouger les choses dans le bon sens..

  3. Je dénonce principalement le rôle de meneurs des « grands éditeurs », ceux qui réalisent 80% des bénéfices sur ce marché et qui ont les moyens de sortir des jeux sur console par exemple. Il va de soit que des éditeurs plus petits existent, mais ils sont minimes, réservés à une communauté particulière par leur manque d’accessibilité (pas de vente physique).

    Goudie (ca fait un bail !) toi qui aimais Trackmania tu es d’accord :p

    Je remercie au passage SebSauvage (je trouve jamais aucun moyen de le contacter) pour avoir refilé l’info la semaine dernière au sujet de Blizzard. J’ai bossé cet article depuis décembre (en révision constante), j’ai du éditer pour rajouter le paragraphe à ce sujet.

  4. Bravo. Je suis tout à fait d’accord avec toi.
    Où est passé le bon vieux temps où on avait des jeux aboutis, avec des univers complets, un mode solo digne de grands scénaristes, différents modes multijoueurs (coop, vs, …) via LAN ou réseau internet, et surtout la possibilité de créer ses propres mods impliquant une grande communauté?
    Plus le temps passe, et plus je retourne vers ces jeux d’une autre époque, surtout que la plupart du temps, la puissance technique étant prioritaire au jeu, il faudrait changer de machine tous les 6 mois pour pouvoir continuer à jouer correctement.

  5. Interessant. Maintenant tournont le cote positif. Ce foutage de gueule constant des « gros editeurs » a permis justement l’emergance des devs indepandant.

    « Avant » personne ne savais ce que c’etait qu’un editeur independant. Maintenant tout le monde a une idee (merci Minecraft et Humble Bundle). Meme les grands editeurs se mette a editer des jeux independants (EA avec Shank) meme si c’est une tres faible source de revenu pour eux.

    Concernant l’impossibilite de vendre « physiquement » des jeux, cela peut aussi etre contourne. Un exemple qui me vient sur Kickstarter: http://www.kickstarter.com/projects/1443658586/diamond-trust-of-london

    Donc oui, c’est frustrant de voir des jeux de grande qualite (on ne peut pas nier la quantite et le travail fait sur les block busters) pourris par du DRM et autres limitations qui ne rendent pas perrein le jeu (pursuivre en justice des « modder » pour proposer des DLC, c’est juste honteux…).

    Mais c’est un fait, il y a beaucoups plus de joueurs qu’avant. Des joueurs qui s’en foutent de la perenite. Des joueurs qui n’aiment pas Minecraft, etc…

    On peu les regarder bizarrement en disant que si ce systeme marche c’est leur faute etc…

    Mais je pense que la meilleur solution est de reflechir au alternative. Il y a une pletore d’outils pour proposer des alternatives au modele actuelle de jeux video (kickstarter).

    Les independants cherchent actuellement un moyen de gagner de l’argent avec leur jeux sans mettre leurs joueurs dans une position difficile (parce que oui, il FAUT payer un dev). Steam est une tre bonne réponse car il met en avant

    De plus, tout n’etait pas mieux « avant ». J’ai le souvenir d’un Hidden and Dangerous (juin 99) dote d’une IA qui te voyait alonge dans les hautes herbes a travers 800m de brouillard dense, ou encore les ennemis qui ne mourraient pas… Pourtant le jeux etait tres bon. Juste frustrant comme pas permis.

    De plus tu parle de la N64. Les jeux PC on toujours ete plus bugge que les jeux console. Pour cause, c’est le constructeur (Nintendo ici) qui decide si un jeux est ou n’est pas bugge. Bien sur, cette « certification », en plus d’etre obligatoire, est payante (tu paye l’editeur pour qu’il teste ton jeu). Pour une sortie PC, c’est le producteur et l’editeur qui decide (et pour eux, financierement, le plus tot c’est le mieux).

    Donc meme maintenant (PS3/Xbox), on peu considérer que les jeux consoles sont moins bugges.

    Sinon 100% d’accord avec toi, les DRM c’est vraiment prendre le joueur en otage. On n’achète plus un jeux, on achète un service. Imaginez si HL1 avait été un « services ». Ils auraient disparu, tout simplement… Pas de Counter Strike…

  6. Article très intéressant. C’est vrai que le marché des jeux vidéos a bien glissé depuis pas mal de temps. Je pense que c’est dû à la démocratisation des jeux vidéos. À part en regardant des chaînes spécialisées (Game One quoi) vous vous souvenez avoir déja vu de la pub pour un jeu vidéo PC avant les années 2000 ? (j’irais même jusqu’à dire avant 2004-2005). Perso j’ai pas souvenir.
    Et évidemment, dans tous les domaines, même le domaine artistique (comme le jeu vidéo), quand il y a de l’argent à se faire, il y aura toujours des gens qui seront là pour non pas chercher à faire la meilleure oeuvre d’art possible, mais récupérer le plus d’argent possible.

    Bon, après, je pense qu’il ne faut pas se mettre dans une optique « tous pourris ». Quand pour vendre un jeu, les développeurs doivent faire un effort héroïque pour tout révolutionner graphiquement parce que peu de gens achètent des jeux « moches », il est évident que la qualité d’un jeu s’en ressent. En plus de 30 ans de l’histoire du jeu vidéo, on est passé de 3 potes (un graphiste, un programmeur et un musicien) qui font leur jeu en quelques mois à une équipe de plusieurs centaines de développeurs qui peuvent travailler plusieurs années pour un jeu. Du coup, il faut souvent choisir deux options parmis un bon jeu, beau, ou avec une bonne durée de vie (on pourrait aussi rajouter l’option « économique »). Rares sont les équipes qui arrivent à combiner ces trois caractéristiques pour un jeu. J’ai trois équipes en tête capables d’une telle prouesse : Bethesda, Rockstar Games et Blizzard.

    Ensuite, je pense qu’il y a aussi eu une évolution des joueurs, certainement à cause des consoles et de la démocratisation de l’informatique. Si à une époque il y avait énormément de jeux fournis avec un éditeur de maps, une API pour faire des mods, ou n’importe quels outils / documentations pour rajouter du contenu, aujourd’hui, un jeu qui propose ça, c’est vraiment rare. Mais je pense que de moins en moins de gens se disent « oh il est trop bien ce jeu mais ça serait encore mieux si … ». Et puis bon, qui voudrait rajouter du contenu à un jeu auquel il n’a presque pas joué ? Ben oui, c’est pas avec 20 jeux qui sortent par semaine et des jeux avec une durée de vie de 20H qu’un joueur va s’intéresser suffisamment à un jeu en particulier.

    Pour Galactic warfare, je pense que n’importe quel artiste aurait été honoré que son jeu / univers soit adapté pour créer une oeuvre originale. Ben ouais mais là on ne parle plus d’artistes mais de grands éditeurs. Dommage.

    Tu parles des jeux à abonnement comme si c’était une plaie, je ne suis pas d’accord. Bon, c’est sûr qu’en temps qu’étudiant, ça peut revenir cher, mais il faut quand même voir que les MMORPG (c’est le seul type de jeu à abonnement que je connaisse) ont des frais et évoluent constamment. Je pensais la même chose que toi avant d’essayer, et il faut dire qu’on a quand même accès à des MaJs assez régulièrement, quelques changements dans l’univers, des MJs qui surveillent le bon déroulement du jeu et bon, ils ont les serveurs à entretenir. Alors oui, il leur reste de l’argent là dessus, mais c’est pas de l’escroquerie, c’est juste un service.

    « Ainsi quand Microsoft a fermé les serveurs de Halo 2, ce sont des millions de joueurs ayant payé 50€ qui ont jeté leur DVD à la poubelle. Une fois la campagne finie il ne restait plus qu’à retourner au menu principal. »
    Ah, tu comprends peut être déja mieux pourquoi je suis partisan de la libération systématique des jeux quand l’éditeur estime qu’il est mort commercialement ? (cela incluerait si possible de récupérer le coté serveur).

    Je ne suis pas non plus d’accord avec toi quand tu déplore la disparition de certains mode campagne. Il y a des jeux purement multijoueurs, c’est indéniable. Franchement, il y a vraiment des gens qui jouent à Battlefield pour la campagne ? Pareil pour Counter Strike, Savage ou autre, je ne vois pas l’intérêt d’ajouter un mode campagne à un jeu purement multijoueur, à part en guise de didacticiel. Et il ne faut pas penser qu’un mode multi c’est sans valeur ajouté. Créer des cartes, des classes et tout un système de jeu pour le multi, c’est super compliqué, autant voir plus qu’un mode solo à mon avis. Ça demande d’avoir un jeu parfaitement équilibré et super bien pensé. Un jeu solo mal équilibré, bon, des fois le joueur s’ennuira, des fois il va grave en chier pour battre un monstre, mais bon, c’est pas trop grave. Un mode muli mal équilibré, c’est juste un jeu qui sert à rien, c’est un jeu où tout le monde joue avec seulement l’arme cheaté, sinon il se fait niquer en 30s montre en main, et il va camper pile là où il faut sinon pareil, il prend cher. Du coup, inutile de dire que personne a envie de jouer à un jeu pareil.

    « Maigre trophée de l’évolution, les joueurs de Halo 2 PC pouvaient jouer avec leurs homologues sur console, moyennant un forfait mensuel.  » > Là je suis d’accord que c’est totalement articifiel et stupide.

    Pour le cas Diablo 3, c’est vraiment horrible. Même si il sort sous Linux (il y a quelques rumeurs), je ne cautionnerait pas un truc pareil. C’est atroce, c’est juste un jeu éphémère, qui va mourrir en même temps que ses serveurs (et ça arrivera un jour ou l’autre). Tout la logique du jeu est sur les serveurs de Blizzard, le jour où ils fermeront, on perdra un pan de l’histoire des jeux vidéos. À coté de ça, je peux resortir mes CDs de Diablo 2 et y jouer comme je veux, et ça sera possible ad vitam aeternam.

    Pour les livrets de jeux, 60 pages ??? C’est pas grand chose. Je me souviens du manuel de Caesar 3 qui devait en faire plus de 200, le tout en couleur sur papier glacé ! J’avais payé ce jeu 349 francs. Même chose pour les Sims et Diablo 2 qui avaient des manuels plutôt exhaustifs, super agréable à lire, avec des images. Aujourd’hui, je crois que lire un manuel, c’est pas la religion de beaucoup de personnes, puis, à quoi bon mettre plus de temps à lire un manuel qu’à jouer ? Ça vaut pas le coup d’avoir un magnifique manuel que personne ne lira pour un jeu ayant une durée de vie de 15 heures. Surtout à l’heure de la simplification extrême des jeux vidéos.

    La disparition du support physique, c’est une évolution naturelle. Si elle pouvait se faire bien et pour les bonnes raisons, ça serait mieux. Oui c’est cool de plus avoir 1000 CDs de jeux qui traînent, à emporter en vacances si on a envie d’y jouer, etc … (surtout pour les consoles ça, pour les ordinateurs normalement on devrait pouvoir installer le jeu et se passer du support (si il n’y avait pas de protections à la con pour juste vérifier si on a le CD en notre possession)). C’est cool aussi de plus avoir à se déplacer si on veut un jeu et de pouvoir le récupérer automatiquement et immédiatement.
    Par contre c’est nul de les vendre aussi cher voir plus cher que la version boite. C’est naze de faire ça juste pour contrôler les jeux du joueurs (qui ne peut pas revendre ses jeux d’occasion ou peut être à terme, qui ne pourra plus jouer à tel jeu si le deuxième opus est sorti).

    Et enfin, j’adore ta conclusion mais tu voudrais pas la mettre dans un nouveau sous titre ? J’ai été choqué durant ma première lecture de voir Oil Rush dans « le Cloud Gaming » :p.

    Moi, ma conclusion, c’est d’encourager les studios indépendants qui sont ce que tous les créateurs de jeux vidéos devraient être : des passionnés ! Que vous téléchargiez sans autorisation des oeuvres tout droit sorti des grands éditeurs qui n’ont aucune morale, soit, admettons, mais pitié, faites tout pour faire vivre les indépendants sympas, qui vendent leurs jeux sans DRMs, qui font l’effort de les porter sur d’autres plate forme que windows et qui innovent et ne vous sortent pas un énième FPS de durant la guerre mondiale parce que c’est ce qui se vend de mieux.
    N’oubliez pas d’acheter les Humble Indie Bundle, qui proposent des jeux super sympas, sans DRMs, jouable sous Windows, OS/X et Linux et en plus, à prix libre.
    Si vous n’aimez pas la tournure du marché du jeu vidéo, soutenez les indépendants !

  7. Pour commencer déjà, j’avais mal lu ton premier paragraphe, je pensais que tu parlais de la pub dans les jeux vidéo. La pub dans les jeux, j’ai incroyablement oublié le sujet mais il se trouve que le seul jeu où j’ai connu ça c’est Battlefield 2142. Et là c’était de la pub événementielle only pour EA Games, rien de bien méchant.

    Pour en revenir à ce que tu disais, moi j’ai du mal à définir ce qu’est un jeu : est-ce un art ? Des maths ? De simples logiciels, fruits d’un travail d’équipe rassemblant des gens aux compétences diverses, comme une voiture ? (graphistes, designers, développeurs, techniciens…)

    J’ai précisé dans mon premier commentaire que pour moi, ce sont les éditeurs qui font 80% du marché qui sont visés ici (on les reconnaît bien d’ailleurs). Les autres doivent forcément se démarquer, j’estime simplement qu’ils suivent de loin (ou avec du retard) les mouvements et effets de mode du marché. Les objectifs sont très variés, faire du pas cher, du Libre, du multiplateforme ou du rétro, oui certains le font bien, ce n’est pas ce que l’Histoire du jeu vidéo retiendra en marquant la génération actuelle. Je te rappelle que seuls quelques milliers d’individus en profitent sur des centaines et des centaines de millions.

    L’industrie du jeu vidéo que tu décris, hé bien oui elle est l’âge adulte de ce qui se faisait avant. Je trouve qu’elle tourne mal. Selon moi, il y aura toujours x millions de clients prêts à acheter n’importe quoi, à n’importe quel prix, à n’importe quelle condition. Alors à partir de là, le marché défini lui même ce que le client va devoir consommer. Et je ne décris que les aspects techniques de type DRM là.

    Sur les campagnes, effectivement la demande peut statistiquement pousser plus vers un style de jeu. Il se peut aussi que le mode multi soit arrivé après (donc nouveau pour une génération précise) alors que dans le même temps, les campagnes ont commencé à être vécues comme courtes et peu passionnantes. Pour moi il y a cause à effet. Derrière ca, faire un mode solo, qui ne soit pas rébarbatif, avec des actions uniques, qui fasse en sorte qu’une situation ne se répète pas quand tu retournes à un checkpoint, des dialogues, une logique, une dynamique, c’est au moins aussi dur que de faire du multi (et moi je dirais plus, cf Borderlands).

    Quelle volonté pousse à ne plus faire de campagne ? Pour moi ce sont des raisons financières : durée de développement écourtée (on peut reprendre des modèles pour le multi, faire évoluer l’ancienne version du jeu), pas besoin d’avoir à gérer un univers de jeux en jeux comme Halo, avec des scénaristes, ne pas faire hurler la communauté en créant des aberration en introduisant des personnages n’importe comment ou des armes dans le seul but de faire le 6ème opus.

    Ce qui donne des jeux à abonnements, selon toi, ce sont les MMORPG. J’ai du mal à comprendre déjà, pourquoi le client logiciel est payant dans ce cas ? (il est inutilisable sans l’abonnement). Ensuite prends tous les jeux PC « Game for Windows Live » (des jeux statiques, comme Halo 2 qui est un FPS) :
    – un compte Silver gratuit permet de jouer
    – un compte Gold payant permet de créer une partie, de (étrangement) moins lagguer, etc.
    Et pourtant les prix des abonnements dans les deux cas sont prohibitifs.

    Pour les livrets et les CD physiques, bon d’accord il y a obsolescence 🙂 N’empêche que c’était sympa d’avoir un truc expliquant l’univers, une sorte de petit Wiki des armes et des civilisations, ou des conseils de pilotages théoriques, avec des schémas et tout.

    Et puis pour ma conclusion je suis désolé mais j’ai la flemme d’éditer ! :$ J’étais juste obligé de citer Oil Rush parce que c’est exactement le jeu, magnifique, fini, poli, testé, mis à jour, customer-friendly et player-friendly par excellence !

    Je vais conclure (il se fait tard). Moi j’aime bien les jeux indépendants, autant que les blockbusters de grandes franchises (Halo, Star Wars). Je n’achète que les jeux indépendants, je me procure les autres, mais jamais neufs (cad soit piratés, soit en occaz). Est-ce que je participe à nuire à la qualité des jeux (en alimentant la course aux DRM), ou est-ce de toute façon la mentalité de ces studios ? Doit-on craindre de Oil Rush l’application des clés CD sous Linux ? Doit-on craindre de Minecraft une obligation d’être online pour vérifier son login ? Être indépendant, est-ce une marque de qualité en soit, y trouve t-on plus de campagnes ?

    Quelques mots pour ne pas oublier la longue et passionnante réponse de Narann (bawé) il se trouve que Kickstarter ne me convainc pas du tout dans son mode de fonctionnement. C’est trop intéressé. C’est peut être normal, c’est peut être le principe même, mais je vois des projets amasser de l’argent à foison, avec une répartition très mal foutue. La générosité des gens a une limite, c’est dommage de ne pas inviter plus à aider les projets moins connus ou ambitieux que les plus médiatisés.

    Je dirais que les jeux console à succès avaient plus des « exploit » que des bugs, c’est a dire qu’on pouvait trouver comment traverser tout un niveau voire le jeu tout entier, plus fréquemment qu’on se retrouvait avec un jeu inutilisable comme KOTOR. Et cela arrivait plus facilement sur PC il y a encore quelques années car la pression des timeline faisaient penser aux développeurs qu’ils auraient le temps d’écrire les patchs pendant le lancement de la commercialisation (c’est moins fréquent).

    Les gros éditeurs n’ont tout simplement pas conscience qu’en se débattant pour assurer les plus grosses marges possibles, la rentabilité la plus forte, ils mettent en péril le comportement d’acheteurs des joueurs, les habituent au piratage. Quand ce ne sera plus possible, il faudra que les éditeurs tiers tirent leur épingle du jeu. On est encore très loin de trouver des FPS du niveau de Halo dans ce milieu hélas.

  8. Hehe ouai! ^^

    Par contre un dernier point que j’ai pas aborde: On flippe pas mal de ne plus pouvoir lancer un jeux pour une raison X ou Y.

    C’est vrai. Maintenant il y a un truc qui ce développe aussi: Les Oldies (GOG, DotEmu pour la France, etc…). Ces sites proposent des jeux sans DRM. Tu télécharge, tu installe et c’est bon! Pas de protection.

    Au début c’était des vieux jeux mais il y a une demande importante, même pour les jeux « récent ». Ducoup, on a pu voir des jeux « récent » sans DRM du tout:

    Alan Wake: http://www.gog.com/en/gamecard/alan_wake
    Alan Wake American Nightmarhttp://www.gog.com/en/gamecard/far_cry_2_fortunes_edition
    FarCry 2: http://www.gog.com/en/gamecard/far_cry_2_fortunes_edition
    The Witcher (1 et 2): http://www.gog.com/en/gamecard/the_witcher_2
    Etc…

    Ces jeux sont mis sur la plateforme quelque mois après la commercialisation (DRM inside). Quand il ne rapportent plus un max de sous.

    Après, oui, il faut payer double si on veut le jeux « a la sortie »+ »sans DRM ». C’est pour ça que je pense q’un jeux avec DRM a la sortie devrait obligatoirement proposer au acheteurs une version DRM free plus tard, quand il ne rapporte plus.

    Bref, il faut regarder comment le marcher évolue. C’est très différent d’avant c’est sur. Mais il s’adapte.

  9. Ah les jeux vidéos… Ouais, la situation n’est pas très glorieuse et n’a pas l’air de s’améliorer. Le mode lan a disparu progressivement, et mainteanant, c’est le tour du mode offline.

    Moi aussi, j’ai arrêté de consommé pour n’acheter que de l’indie. Et du coup, j’ai l’impression que chacun de mes achats compte. Mais il faut se méfier, tout n’est pas tout rose. Il ne faut pas confondre un petit studio qui rêve d’être un gros et un petit studio indie. Aujourd’hui, c’est à la mode surtout avec les bundle (Vous avez entendu parler de l’EA Bundle ?). Mais je vois beaucoup de projets sans aucun respects de leurs futurs joueurs, qui font du crowdfunding via kickstarter avec une ébauche d’idée, ou alors un dev (ou une équipe) qui rush vite fait un jeu baclé, sans support ni mises à jour et qui réussit à le vendre parce que c’est indie, c’est cool.

    Il y a très peu de jeux récents qui m’ont pris aux tripes. Mass Effect l’a fait, même s’il m’a déçu sur la fin (en plus les devs sont pas foutus d’assumer leur fin et en développent une autre… les jeux en kit arrivent !). Portal 2 aussi (j’allais dire Portal tout court aussi mais il commence à dater). Mais le jeu qui m’a le plus retourné récemment, ça a été Age of Decadence, un RPG indie old school, disponible en beta. Il est horriblement laid mais au niveau de l’écriture et des choix de dialogues, je me suis juste pris une claque, une très grosse claque.

    Je connais mal le monde console récent, même si j’en entend pas mal parler depuis un moment mais même sur pc on commence, oui j’insiste sur le commence, à en subir les frais. Mais quand je vois les moutons CoD qui consomment et consomment, je crois qu’il y a peu de chance que ça s’améliore. Tout ce qu’on peut faire, c’est n’aider financièrement que ceux qui respectent les joueurs et espérer qu’ils survivent pour que l’on puisse continuer à jouer à de bons jeux.

    @Narann
    Pour The Witcher, il faut préciser que le premier avait des DRM à l’origine et qu’à un moment les devs se sont rendus compte que c’était une grosse connerie et les ont enlevés. Du coup, le 2 est sorti direct sans DRM.

    Mais à mon avis, pour qu’Activision et EA s’en rendent compte il va leur falloir relativement (car le temps dans le monde des jeux vidéos s’écoule différemment du notre :p) parlant, le même temps qu’à un politicien lambda.

    @all
    Bref, méfiez-vous. Même quand ça a l’air tout joli, tout gentil, il y a peut-être anguille sous roche.

L'espace de discussion de cet article est désormais fermé.