Tout n’aurait pas tenu dans un seul article. Je vais forcément faire plus court, mais il fallait en parler : désormais Supinfo ne délivre plus « que » le Bac +5. Les nouveaux titres, qui sont en attente d’accréditation, permettrons notamment de pouvoir sortir du système avec un bagage en poche.
Les trois titres supplémentaires seront optionnels, mais leur arrivée aura plusieurs répercussions, notamment sur les conditions de stages des étudiants.
Hé hop, Supinfo l’a fait !
Dans la plupart des écoles privées, un certain nombre d’étudiants ne parvient plus à suivre. Mais contrairement à une reconversion au lycée, il faut souvent faire une croix sur des milliers d’euros dépensés pour rien. Pire, un certain nombre d’écoles, dont Supinfo, ont une rentrée scolaire décalée de plusieurs mois par rapport aux filières publiques.
L’autre problème ce sont les Contrats de Professionnalisation : l’entreprise paye la scolarité en échange d’aides de l’état, et rémunère mieux ses stagiaires. Mais la contre partie c’est que l’entreprise ne peut embaucher sous ce contrat maximum que 2 années consécutives avant le prochain diplôme.
Cas pratique : Je suis en 3eme année. Si je faisais un contrat pro, je serai obligé de changer d’entreprise en 4ème année, juste avant de pouvoir me faire embaucher de la foulée de la 5eme année (si j’ai bien compris).
Voici un extrait du mail que j’ai reçu :
« Pour compléter ce titre à forte notoriété et sur la demande de nombreux étudiants et entreprises, le parcours SUPINFO qui mène au Bac+5 est maintenant jalonné de paliers assortis de Titres Officiels intermédiaires qui seront, comme l’a été le Bac+5 en son temps, progressivement enregistrés en France au RNCP **.
**La CNCP (Commission Nationale pour la Certification professionnelle) ne peut en France instruire une demande d’enregistrement que pour des titres préalablement créés et justifiant d’au moins 3 années d’ancienneté. »
Que va t-il donc arriver ? Pourrons-nous disposer de titres reconnus par l’État ou devrons nous attendre ? C’est la question que j’ai posé au support, voici leur réponse :
« Les titres intermédiaires sont en cours d’homologation par la RNCP.
S’agissant d’une administration, elles émettent toujours plus de temps entre le moment où le titre est sorti et le moment ou l’accréditation est approuvée. »
En effet, les membres qui constituent la commission d’attribution de la RNCP ne sont pas permanents et doivent se réunir pour valider les titres à approuver, ce qui retarde très souvent le temps d’approbation.
Chaque titre sera optionnel et coûtera 190€. Ils seront mis à la disponibilité des étudiants ayant validé un certain nombre de crédits nécessaires, et seront remis 7 jours après les avoir demandés. Le titre de Master Bac +5 reste quant à lui compris dans les frais de scolarité habituels.
Conclusion, il s’agit d’une très bonne chose pour les étudiants : cela permet de valider un certain nombre qu’acquis au fur et à mesure, tout en servant de filet si l’étudiant décroche dans les dernières années.
Attention toutefois aux effets pervers. D’après la communication, chaque diplôme corresponds à un nombre de crédits, généralement obtenus au niveau correspondant. Rien n’exclus de voir des étudiants arriver en 5ème année avec miraculeusement 120 crédits en poche de réclamer le titre Bac +2.
On peut se demander dès lors s’il n’aurait pas été judicieux de mettre une durée de vie d’un an à l’obtention de ces titres intermédiaires, histoire qu’ils ne soient pas la justification à la somme de 25 000€ investie dans une scolarité de ceux qui ne travaillent pas. Le titre Bac +2 aurait pu être valable jusqu’en fin de 3eme année par exemple.
Dernier point, il ne faudrait pas qu’un certain encouragement soit fait à l’achat systématique de ces titres, les Bac +2, Bac +3 et Bac +4. La course aux diplômes représenterai 570€ de plus par scolarité !